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Chez Clarabel
16 septembre 2011

Doucement sur les macarons, susurrai-je. C'est juste du sucre et du blanc d'oeuf. Pas de l'amour.

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Vous fermez les yeux, vous écoutez les premières notes (qu'une bonne âme consentira à vous lire à haute voix) et aussitôt vous reconnaissez qu'il s'agit d'un roman de Malika Ferdjoukh. Une élégance caractéristique, une tournure ravissante, un exercice de style original, des inventions langagières, des personnages rares, beaux, authentiques et farfelus, un cadre qui vous coupe de votre réalité et vous fait basculer dans le rêve, ou l'éblouissement, c'est doux, réconfortant, chaleureux, même si c'est l'hiver et qu'il neige et que souvent l'héroïne grelotte et se pelotonne sous la couette en avalant du café au lait... 
L'intrigue ressemble à un éventail de découvertes et de révélations que seul le temps permet d'appréhender. Il ne faut pas se précipiter. Pour ma part, j'ai savouré chaque instant, chaque chapitre, j'ai voulu me familiariser avec les personnages, Willa en tête, une jeune fille brillante, qui jongle entre deux adresses, deux parents séparés mais qui s'aiment encore un peu. Willa est une fille saine, sympathique, normale. Sa meilleure amie est fabuleusement riche et vit dans un palace. Son petit copain est beau à damner un saint. Willa mène la vie rêvée des anges, et pourtant ça cloche. L'amoureux devient fuyant, les ennuis pointent leur museau (deux tentatives d'assassinat, un individu qui la guette dans la rue), mais que se passe-t-il ? 
C'est donc tout naturellement que ses petits pas la conduisent jusqu'à l'impasse Praetorius, où est cachée la demeure des Fils-Alberne, une famille doublement placée sous le sceau de la tragédie. Willa a fait la connaissance d'Edern, le fils cadet, et de sa petite soeur, l'étonnante Marni, une amoureuse de musique, comme Willa. Même s'il règne un lourd climat de tension à Fausse-Malice, impossible de ne pas succomber au charme désuet, ni de s'interroger sur le mystère qui entoure la famille... 
C'est une délicate broderie, sur fond de tapisserie couleur framboise, que nous avons là ! Un roman coquet, savoureux, et cousu à l'aiguille. C'est fin, drôle, absolument charmant. Parfois ça fait un peu peur mais ça tient en haleine. C'est également piqué de petites références qui sonnent agréablement à votre oreille. Et c'est dans la directe continuité de Trouville Palace et des Quatre soeurs. À déguster jusqu'à la dernière goutte ! 

Chaque soir à 11 heures, par Malika Ferdjoukh (Flammarion, 2011) smileyc002

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28 octobre 2011

« FUGIT IRREPARABLE TEMPUS »

Stressant et tiré par les cheveux, mais qu'est-ce qu'il tient en haleine !

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Jackson a dix-neuf ans, une petite copine sérieuse et la particularité de sauter dans le temps. Au départ, avec son copain Adam, c'est sujet à une série d'expériences pour savoir, comprendre, tester. Et puis, tout dérape le jour où deux types font irruption dans la chambre où Jackson se trouve avec Holly et lorsque celle-ci se fait tirer dessus. En réaction, le garçon fait un bond deux ans en arrière et n'a plus moyen de retourner à sa "home base".
C'est le début du schmilblick qui plonge le héros et le lecteur en plein brouillard. Il faut s'accrocher pour saisir les subtilités de l'enquête, à laquelle viennent s'ajouter des secrets de famille. De révélations en déconfitures, la traque infernale vers la vérité est haletante, fichtrement complexe, on croirait un vrai film d'espionnage. C'est bien fichu, mais assez touffu. On en sort essouflé, même si c'est franchement palpitant !

Tempest : Les Ennemis du Temps par Julie Cross
Seuil jeunesse, 2011. Traduit de l'anglais (USA) par Julie Perrin. 

20 décembre 2011

Teaser Tuesday #35

Il déchira le paquet d'un geste théâtral, et demeura un instant perplexe en découvrant quelque chose qui ressemblait vaguement au pire cadeau qu'on puisse offrir à un enfant normal, c'est-à-dire... un livre ! C'était presque déraisonnable, car il y en avait trois piles, trois piles de livres épais comme des dictionnaires, garnis d'une reliure de cuir.

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Mathieu peste contre sa vie, il a dix ans, seulement, et c'est tellement nul. Il est coincé chez lui, n'a jamais le droit de fêter son anniversaire au palais du roi, sous prétexte qu'il collectionne les bêtises depuis sa naissance, à tel point qu'on pourrait en faire un collier de perles !
Mais Mathieu n'a pas dit son dernier mot, il est rusé et va prouver à son père que son autorité est abusive, que ses contrats sont erronés, qu'il y a toujours matière à contourner les interdictions. Pour lui, réaliser des bêtises, c'est tout un art dont il se déclare maître et fier de l'être. Sa réputation n'a plus de limites. Il est souvent attendu comme le messie au palais, même le roi retient son souffle, craintif et curieux de connaître la dernière invention du garnement.
T
out l'intérêt du roman repose donc sur LA promesse de rouerie du jeune garçon. En attendant, nous savourons sa logique implacable, ses défis constants avec son père, leurs joutes verbales et les contrats vicieux pour piéger l'autre.
Dans le même temps, on découvre l'univers de Mathieu, l'existence de l'école des Elitiens (l'élite des héros), où il faut passer des tests assommants pour y entrer, à l'âge de douze ans, ou onze si l'on demande une dérogation. D'ailleurs, Mathieu élabore déjà des plans retors pour réussir en trichant !  

A ce stade, il est clair que notre jeune héros n'est pas animé des intentions les plus nobles et c'est ce qui le rend si attachant. En digne rebelle et pourfendeur des bêtises, il apparaît comme un héros moins lisse et donc plus sympathique. Plusieurs fois il m'a fait penser aux frères Weasley, spécialistes en assistance aux Maniganceurs de Mauvais Coups. ;o)
Le Premier Défi de Mathieu Hidalf est donc un roman original, enlevé, drôle et dénué de bonnes intentions. Toute l'histoire est centrée sur la personnalité du héros, on aime ou pas Mathieu Hidalf (j'adore son père, en tout cas !), quoi qu'il en soit son génie est mis en scène, c'est malicieux dans l'âme, impertinent et tourbillonnant, sûr que ça a son charme, parce que c'est généreux et que l'auteur possède l'enthousiasme du débutant. Comment ne pas y être sensible ?

Le premier défi de Mathieu Hidalf, par Christophe Mauri
Gallimard jeunesse, 2011. Illustration de couverture : Benjamin Bachelier 

Le tome 2 va paraître en janvier 2012.

11 juin 2016

Pique-Nique à Hanging Rock, de Joan Lindsay

Pique-nique à Hanging Rock

« Pour les habitants d'Appleyard College, le dimanche 15 février fut un jour de cauchemar où l'on balançait entre le rêve et la réalité et où alternaient selon les tempéraments des bouffées d'espoir violent et d'angoisse éperdue. » La veille encore, une cohorte de collégiennes innocentes s'aventure pour un pique-nique champêtre en compagnie de leurs chaperons. Le temps est ensoleillé, la chaleur douce et apaisante. Quatre jeunes filles vont se détacher du groupe pour se hasarder dans les brousses et explorer le site de Hanging Rock. Au bout d'une heure, pourtant, seule l'une d'entre elles revient en pleurant. Elle ne sait plus, elle ne comprend pas. Toujours est-il que ses camarades ont disparu, sans laisser la moindre trace. Une enseignante va se lancer à leur recherche, avant d'être à son tour aspirée par l'énigme et s'évaporer dans les airs. Ce drame va aussitôt marquer les habitants de la région et bouleverser le pensionnat de Mrs Appleyard, qui s'enorgueillissait d'instruire la crème de la crème en matière de jeunes héritières écervelées. La police va mener son enquête, fouiller les lieux, alerter la presse et ne pas ménager ses efforts. Elle va rassembler les témoignages des enseignants, des élèves, des rares témoins sur place, dont deux jeunes hommes en goguette...  « Oh, Miranda, Marion, où êtes-vous parties... ? » Outre le suspense présent dans cette histoire curieuse et inquiétante, on trouve aussi un style étonnamment alerte et primesautier, un lyrisme délirant et parfois déconcertant, où au détour d'un détail poignant, l'auteur coupe court avec des interventions hallucinantes. « Bien que nous soyons nécessairement concernés, dans un récit d'événements, par l'action physique qui se déroule au grand jour, l'histoire donne à penser que l'esprit humain s'aventure bien plus loin dans les heures silencieuses qui s'écoulent entre minuit et l'aube, ces fructueuses heures sombres rarement relatées, dont les secrètes floraisons engendrent la paix et la guerre, l'amour et la haine, le couronnement et la chute des rois. Ainsi, par exemple, que prépare la petite impératrice grassouillette de l'Inde, en chemise de nuit de pilou, dans son lit à Balmoral, qui la fait sourire en cette nuit de mars et froncer sa petite bouche obstinée ? Qui sait ? » Publié en 1967, adapté au cinéma par Peter Weir, Pique-nique à Hanging Rock est une lecture hors du commun et hors du temps. Récit dramatique, il est surtout empreint d'un charme envoûtant, qui laisse une trace marquante d'un mystère qui continuera de vous hanter un long moment.

Traduit par Marianne Véron pour Flammarion (1977)

Repris par Le Livre de Poche, mai 2016 pour la présente édition

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# Mois Anglais 2016 : Auteurs anglais d'origine étrangère 

Drink tea and read english

Joan Lindsay, née Weigall, est une écrivaine connu pour son roman Picnic at Hanging Rock publié en 1967. Dramaturge, critique littéraire et critique d'art, elle a collaboré à diverses revues et journaux. Elle fait partie des membres fondateurs de National Trust of Victoria, une organisation non gouvernementale australienne, créée pour la promotion et la conservation du patrimoine aborigène, naturel et historique du pays.

 

16 juin 2016

Les Rêves dans la Maison de la Sorcière, de Mathieu Sapin & Patrick Pion, d'après Lovecraft

Les rêves dans la maison de la sorcière

Étudiant en mathématiques, Walter loue une chambre de bonne chargée d'une histoire bien noire, puisque, deux siècles plus tôt, la vieille sorcière Keziah Mason y avait vécu en semant l'effroi et le scandale. Loin de paniquer, le garçon est intrigué par cette légende. Il est, de plus, convaincu d'avoir développé une sensibilité quasi surnaturelle, comme de percevoir plus que nettement les cavalcades des rats qui envahissent le grenier de la maison, ou de ressentir l'influence malfaisante qui gravite autour de lui. Walter va d'abord mettre son agitation sur le compte de sa fatigue, de la surcharge de travail et de la pression à l'université. Puis il réalise que ses rêves eux-mêmes vont outrepasser les bornes de la raison. Comme si la sorcière cherchait à entrer en contact avec lui.

Adaptée d'une nouvelle de H-P Lovecraft, cette bande dessinée impose un univers remarquable d'angoisse et d'épouvante. On y découvre un personnage qui fait des rêves hallucinatoires, de plus en plus effrayants, voire déstabilisants pour sa santé mentale, et qui ne cessent de l'aspirer dans la fameuse quatrième dimension (également le sujet de ses recherches). Mathieu Sapin a puisé du texte original toute la sève de ce récit fantastique méconnu pour permettre à Patrick Pion d'en dessiner la folie douce et l'affolement du garçon prisonnier de ses lubies paranoïaques et obsessionnelles. La technique des pages en noir et blanc, glissées exprès pour illustrer les nuits cauchemardesques de Walter, vient justement trancher avec l'opacité de la BD aux teintes crépusculaires. On tremble tout du long, entre peur et perplexité face à la chute implacable du héros qui sombre dans un délire poignant. Mais on absorbe tout en tournant les pages avec fébrilité. La lecture procure quelques frissons, elle séduit aussi pour son sens de la poésie et surprend pour son goût du morbide. Amateurs d'étrange et de surnaturel, cette plongée sensationnelle mérite bien qu'on y perd ses repères à tenter de décrypter la symbolique des rêves et leur emprise sur nos vies, au risque d'atteindre le point de non-retour et de basculer dans le gouffre des enfers. Une lecture terrible et saisissante !! 

“Étaient-ce les rêves qui avaient engendré la fièvre ou bien la fièvre qui avait engendré les rêves...”

Rue de Sèvres, Juin 2016

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15 juin 2016

Quand j'étais Jane Eyre, de Sheila Kohler

QUAND J’ÉTAIS JANE EYRE

Au chevet de son vieux père, qui se remet doucement d'une opération risquée des yeux, Charlotte trouve le temps long et sent son esprit divaguer vers des bouts d'idées qui amorcent le début d'un nouveau roman. En s'inspirant de son expérience, pauvrette et maigrichonne, et de son entourage, restreint et condamné aux psychoses innombrables, Charlotte élabore un roman ambitieux, promu à devenir un grand classique, mais il lui faudra encore patienter deux ans pour savourer pleinement le produit de son labeur. En attendant, on suit notre héroïne dans son existence terne et monotone, d'abord à Manchester, puis dans le petit presbytère de Haworth, où elle passe tout son temps à écrire avec ses sœurs, Emily et Anne, tandis que leur frère Branwell succombe à ses délires obsessionnels et son penchant pour l'alcool. Le quotidien chez les Brontë est terriblement austère, empesé par les échecs, les doutes, les refoulements. Sans doute cette accumulation de frustrations donna lieu à cette verve romanesque et flamboyante présente dans les livres des sœurs Brontë. Toujours est-il que Charlotte, Emily et Anne contenaient en elles une passion et une violence qui ne demandaient qu'à s'exprimer, d'où leur prose déchaînée dans leurs romans, et pourtant si longtemps incomprise aux yeux de leurs contemporains. Il n'y a qu'à relire Les Hauts de Hurlevent pour sentir cette sauvagerie et l'impudeur des sentiments, déchirés entre la haine et la vengeance, et saisir ce qui a offusqué les critiques et les lecteurs de l'époque. Ou plonger dans Jane Eyre pour y aspirer l'étroitesse d'un avenir sans horizon, l'angoisse de l'amour naissant et le désespoir d'une passion bafouée après la découverte de la tromperie. Ce court roman de Sheila Kohler retrace le portrait remarquable d'une famille composée de trois talentueuses jeunes femmes, condamnées à une existence sans éclat (filles de pasteur, vivant à la campagne, vouées au célibat), et qui vont se consacrer religieusement à l'écriture, avec la conscience aigüe de maintenir leurs projets dans le secret (d'où leurs pseudonymes, Currer, Ellis et Acton Bell, pour brouiller les pistes de leur sexe). Sheila Kohler a su s'imprégner de cette ambiance pour nous livrer un roman original et authentique, qui nous convie dans une ronde des souvenirs sincères et émouvants, où l'on prend conscience des ambitions et des espoirs déçus de ces jeunes femmes, de leur ténacité et de leur prodigiosité à avoir su sublimer le tragique de leurs vies en œuvres d'un romantisme fougueux. Un vrai coup de maître ! 

Traduit de l’anglais par Michèle Hechter pour Quai Voltaire / La Table Ronde (2012)

Repris chez 10/18 Littérature Étrangère, Août 2013

 

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#Mois Anglais 2016 : Victoriens anglais

 

28 juillet 2016

Oh my dear ! de T.J Middleton

Oh my dear

Marié depuis vingt ans, le couple Greenwood peine à se supporter et se lance des vacheries à longueur de journée. Al décide alors d'éliminer sa femme. Au terme d'une dispute houleuse, Audrey claque donc la porte de la maison pour évacuer ses idées noires le long de la falaise. Dehors, le temps est exécrable. Pluie, vent, tempête.

Avec son imper jaune, Audrey brave les intempéries sans lever le bout de son nez. Sans se douter que son mari Al vient de se faufiler dans les fourrés pour bondir sur elle et la pousser dans le vide. En rentrant chez lui, notre homme, ragaillardi, manque tomber à la renverse en découvrant sa chère épouse devant la cheminée, un grog à la main.

Sur cette excellente accroche, on se prête à rêver d'une comédie british savoureusement caustique - humour noir en pagaille - et on s'en frotte les mains. Al Greenwood se débat sur plus de 300 pages avec ses interrogations et sa culpabilité. Son épouse ne cesse de le surprendre par son attitude étrangement mielleuse et ses pulsions nymphomanes. Une complicité naît entre eux, ce qui ne rend pas notre homme plus à l'aise dans ses mocassins. 

Entre quiproquos, révélations loufoques et une galerie de personnages insolites (la voisine ex-fan de Led Zeppelin devenue un témoin embarrassant, l'inspecteur de police passionné par les carpes de concours et accablé d'un chagrin d'amour), l'intrigue n'hésite pas à sortir la grosse artillerie pour nous embarquer à bord. Les dialogues sont grinçants à souhait, les coups de théâtre saugrenus et les anti-héros à la fête !  

Et pourtant, ça coince. L'histoire est trop longue (copie à lester d'une bonne centaine de pages), le rythme est inégal et laisse poindre une sensation de blablas inutiles, d'où ma déception. J'attendais de cette lecture un rendez-vous plus piquant et déjanté... au final, cela manque de punch et ça tourne vite en rond. :(

Traduit par Héloïse Esquié (Cliffhanger) pour les éditions du Cherche-Midi (2013)

Repris chez Pocket, en Sept. 2015

 

21 juillet 2016

Écoute-nous, de Liz Coley

Ecoute nous

Partie camper avec des amies, Angela, 13 ans, est kidnappée en pleine nuit par un individu qui l'entraîne dans une ferme perdue au milieu de nulle part avant de la relâcher trois ans plus tard, la mémoire en vrac, la personnalité dissociée. Ce retour au bercail provoque choc et émoi auprès de ses parents, contraints de faire leur deuil après une enquête classée sans suite. Plus dur aussi est d'admettre le calvaire de l'adolescente, livrée durant trois ans à un maniaque sexuel.

Angie suit alors une thérapie auprès du Dr Grant qui détecte chez elle un ensemble de caractères distincts, développés exprès pour parer aux multiples situations, il y a donc la Petite Scout, la Dévergondée, la Rapporteuse, l'Esseulée et Angel, dégainés à tour de rôle pour soutenir l'adolescente au gré des circonstances. Ce patchwork d'alters va ainsi révéler une histoire affreuse et éprouvante, contre laquelle l'héroïne continue de se battre, en attendant la guérison. 

La solution viendra par une nouvelle méthode d'élimination, personnalité après personnalité, pour délivrer Angie de ses démons et mettre à jour son traumatisme. Le cheminement est bredouillant mais pointilleux, en même temps Angie cherche à reprendre une vie normale, entre la famille, le lycée, les amis, les petits copains... même si là aussi son comportement erratique va générer d'autres situations compromettantes.

J'ai quasi dévoré les 2/3 du roman, avant d'être dégoûtée par l'orientation glauque et déprimante de l'histoire, certes inextricable, pour finalement terminer ma lecture sur une note d'amertume. Les révélations sont très dures et accablantes (je n'aime clairement pas les intrigues avec des crimes pédophiles) et nous font sentir au bord du précipice. Le suspense aussi apparaît avec parcimonie, en alternance avec le domaine psychiatrique et les expériences faites sur Angie pour traiter son syndrome de dissociation. 

En somme, il y a du bon et du moins bon... comme cette ultime révélation dans les dernières pages et le grand secret en devenir ! C'était clairement too much. Impression mitigée d'une lecture qui laisse au final un profond malaise et un sentiment d'improbabilité. 

Traduit par Valérie Malfoy (Pretty Girl 13) pour les éditions Presses de la Cité, mars 2014

Texte lu par Christine Braconnier pour Audible FR (durée : 9h) - avril 2015

Écoute-nous | Livre audio

En exclusivité sur Audible - uniquement disponible en téléchargement.

 

15 octobre 2016

Les Aventures de Lester et Bob, de Ole Könnecke

Les Aventures de Lester et BobLester est un canard très populaire. Adulé par son public d'admiratrices énamourées, il est aussi le héros de tous les enfants. C'est un chic type. Lester a pour meilleur ami Bob. Un bon gros copain sur lequel on peut toujours compter...
Dans ce petit bouquin, ce sont ainsi six courtes aventures qu'on découvre de notre tandem. Des histoires simples et très drôles qui parlent d'amitié mais aussi des bonnes combines pour tirer parti de toutes situations. Par exemple, la pétanque par temps de pluie, en compagnie d'une bande de crocodiles, mais aussi la passion des gâteaux, dont Bob est le grand spécialiste, et Lester le gourmand insatiable.
C'est sans doute le seul sujet sensible entre nos deux copains, car l'un rouspète rien qu'à l'idée de partager, tandis que l'autre abuse de sa crédulité. Les ruses de Lester pour amadouer son pote sont en effet intarissables (annoncer un grand tour du monde, puis rentrer au bord de l'évanouissement en quémandant un peu de sucre pour se requinquer). Sacré Lester. 
De toute façon, l'amitié entre eux est sacrée. Quand Bob file un mauvais coton, Lester répond présent pour lui rendre sa bonne humeur. Ou quand un bouquet de ballons multicolores devient une passerelle d'espérance en de sourires retrouvés ! Inversement, Lester apprend à revoir son sens de l'élégance, en convenant de se rendre à une soirée huppée en tenue de cowboy. Oh yeah. 
Cette petite lecture est aussi légère qu'une bulle de boisson gazeuse qui s'échappe avant de pouvoir la gober. Hop, la formule est délicate, mignonne et pleine de charme. Les illustrations et le texte d'Ole Könnecke sont d'une finesse appréciable - entre nous, Bob me rappelle le bon gros ours Nesquik ! ^-^
Bon pour un rendez-vous avec deux héros attachants et aux aventures gentiment farfelues. 

Mouche de l'école des loisirs, septembre 2016

Traduit de l'allemand par Svea Winkler-Irigoin

 

7 mars 2017

Pêle-Mêle : Voilà l'hiver - Odile ? - Bob l'artiste

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Même si, techniquement, l'hiver est en train de se faufiler vers la porte de sortie, cet album de Pauline Kalioujny nous rappelle tous ces instants précieux qui rendent cette saison réconfortante. Oubliez le froid, les journées courtes, la neige et l'atmosphère plus sombre et inquiétante... Puisez les ressources cachées pour élever l'hiver à un art de vivre exemplaire.

Et donc, “Voilà l'hiver” est une invitation à s'emmitoufler dans sa doudoune ou sous la couette, à glisser sur la neige en éclatant de rire, à avaler de bons repas pour prendre des forces ou à se blottir dans sa bulle en attendant l'arrivée de sa majesté la reine des glaces... “Voilà l'hiver” est une lecture magique, qui rend aussi la saison hivernale magique !

Avec ses pages cartonnées, son graphisme délicat et son air épuré, cet album réalisé en linogravure impressionne par sa clarté et son élégance. Le texte est truffé de petites surprises à découvrir, entre charme, douceur et poésie. L'ensemble fait bon ménage et touche en plein cœur le public séduit par cet exercice de style très réussi ! Vive le cocooning. 

Voilà l'hiver, de Pauline Kalioujny

Seuil Jeunesse, 2017

 

odile

Odile est une petite fille qui râle tout le temps... Elle n'a pas envie d'enfiler son écharpe, pas envie de marcher, pas envie de ranger sa chambre... Odile n'est jamais contente. Malgré tout, ses parents multiplient les efforts pour la distraire et lui proposent de se rendre en ville pour visiter le nouveau musée zoologique. Sur place, la fillette regarde avec perplexité le crocodile. Pas très spectaculaire, pense-t-elle... Sur ce, elle lui chatouille le museau. Et la bestiole la gobe aussitôt.

Gardien, parents, visiteurs sont tous éplorés. Quel scandale. Quel malheur. Enfin, rassurez-vous, glisse une voix sortie de nulle part. Odile est en vie, installée confortablement dans le ventre de la bête. Elle y a trouvé des bocaux, une couverture chaude et  un coussin moelleux. Odile n'a pas envie de partir, elle a enfin trouvé la paix ! Ses parents peuvent convoquer médecin, vétérinaire, psychologue, spéléologue et magicien, la jeune Odile ne veut pas déloger de son antre.

Résignée, sa famille rentre finalement à la maison avec le crocodile et leur fille en crise. Quelques jours plus tard, l'arrivée du cirque risque bien de bouleverser à nouveau leur vie déjà fortement perturbée... Odile n'est plus à une frasque près !

Quelle histoire abracadabrante ! Les enfants vont s'esclaffer à la lecture de cette aventure originale, où une fillette est avalée par un crocodile et décide de rester au chaud en faisant une cure de cornichons. C'est complètement dingue et farfelu. Et source de fous rires assurés.

Les parents noteront au passage les savoureux détails dans les illustrations de Marie Dorléans, son graphisme soigné et raffiné, ses éléments charmants, sa décoration d'inspiration vintage et délicieusement décalée... Du bonheur pour les mirettes ! :)

Odile ? de Marie Dorléans

Seuil Jeunesse, 2017

 

Bob lartiste

Bob est un oiseau quelconque, avec de longues pattes fines, que ses camarades trouvent trop maigres et affreuses. Blessé par leurs moqueries, Bob cherche une solution, en se goinfrant pour prendre du poids, en faisant du sport pour prendre du muscle, en se couvrant de vêtements pour camoufler ses imperfections... Mais au final, Bob se sent ridicule et triste.

Il se rend alors dans une galerie d'art, où Bob a enfin l'inspiration de sa vie ! De retour chez lui, il tente une expérience assez risquée, puisqu'il se met à peindre son bec à la façon des artistes peintres, un jour pour Matisse, un jour pour Pollock, etc. Le subterfuge est une réussite !

Autour de lui, on admire son audace, on loue son originalité, on trouve son allure follement classe... C'est un vrai succès. Les médisants ont oublié ses défauts et focalisent désormais leur attention sur le positif de son look !

“Bob l'Artiste” est donc un album doublement remarquable, d'abord dans le traitement de l'image de soi et du fait d'assumer sa différence, puis dans l'approche artistique, en glissant en toute innocence des références dans le récit, de quoi familiariser les enfants à l'art en assimilant plaisir et culture. La lecture inspire beaucoup de réflexions, tout en étant abordée avec humour et dérision. Un très joli album, étonnant et efficace.

Bob l'Artiste, de Marion Deuchars

Trad. Justine Duhard / Seuil Jeunesse, 2017

 

28 mars 2017

Chanson douce, de Leïla Slimani & Lu par Clotilde Courau

Chanson douceLorsque Louise est engagée comme nounou pour soulager Myriam, mère de deux jeunes enfants, qui décide de relancer sa carrière d'avocate, ne supportant plus d'être confinée chez elle, engoncée dans son rôle de maman, c'est pour toute la famille une véritable aubaine. Louise est menue, fragile, discrète, efficace. Une véritable aubaine, vraiment. Leurs amis sont d'ailleurs admiratifs et leur envient cette perle rare, babillant sur leurs propres déconvenues ou autres tristes expériences en matière de “personnel” peu qualifié. Bref. Louise s'installe donc dans leur quotidien telle une petite fourmi ouvrière, rapide, utile, rassurante. Les enfants redécouvrent la présence affective d'une figure féminine, à défaut d'avoir leur mère, qui fuit, toujours, le foyer. Celle-ci ne s'y épanouit plus et panique rien qu'à l'idée de perdre leur nounou. En effet, son mari évoque une sensation de malaise en sa compagnie. Il n'a pas les mots pour l'exprimer, mais il incite sa femme à chercher d'autres alternatives. En attendant, le couple continue de s'appuyer sur Louise, femme secrète, silencieuse et troublante. Femme dangereuse. On le sait, le roman s'ouvre sur une scène dramatique, les deux enfants sont morts. Qui, comment, pourquoi. Le roman décrypte tous les signes, tous les signaux, et s'applique à recadrer un tableau sinistre et dérangeant d'une dépendance mutuelle et d'une psychose latente. Le ton est sec et glaçant, mais délivre un suspense envoûtant en nous confiant cette triste radiographie de notre société (ambition, apparence, pouvoir, soumission, autonomie, folie...). Aucun acteur du drame n'est épargné, seules les victimes nous touchent par leur innocence et l'injustice de leur tragédie, pour le reste la condamnation tombe, implacable et insoutenable. C'est avec la même intransigeance, le même sang-froid, que Clotilde Courau nous plonge dans l'histoire terrifiante de Louise. Son interprétation est remarquable, à la fois puissante, tranchante et sévère. Une mise en scène pertinente au service d'un roman fort, poignant, profondément marquant. 

Gallimard, coll. Ecoutez Lire, 2017 - Lu par Clotilde Courau (Durée d'écoute : env. 5 h 45)

21 mars 2017

Les crevettes ont le cœur dans la tête : Journal sexy d'une trentenaire, de Marion Michau

les crevettes

C'est avec son indéfroissable optimisme, sa gourmandise et ses excès que Marion nous transporte dans son univers de drague et de “perdition”. Chaud devant, voici un journal sexy mais avant tout déjanté !

Célibataire de trente ans, parisienne bossant dans le cinéma, Marion multiplie les rencontres, les aventures et les espoirs fous de trouver le grand amour. Sous ses allures de croqueuse d'hommes, Marion est aussi une romantique éperdue. Sa peur de l'engagement, sa quête de la perfection ou son besoin insatiable de plaire la font néanmoins perdre pied, car Marion aime sans détour, puis hésite, et enfin se plante avec panache, de nouveau regrette et se morfond. Bref. Marion, c'est cette petite nana insatisfaite et indécise qui nous plaît aussi pour ses nombreux défauts, elle est drôle, attachante et pleine de dérision. C'est une Carrie Bradshaw, entourée de ses copines, qui écume les bars et les soirées alcoolisées, parle fringues et chaussures, fantasme sur un comédien inaccessible (Solal, alias Mr Big), rencontre le type craquant et honnête (Adrien, alias Aidan) et joue les girouettes pour x, y raisons. C'est futile, mais pas seulement, car Marion possède aussi les gènes d'une Bridget Jones, à se coltiner des tocards et vivre des situations grand-guignolesques, tout en noyant son chagrin ou son désespoir dans un pot de glace devant sa série tv.

Même si je ne me retrouve pas du tout dans son personnage, Marion me fait beaucoup rire ! Tantôt délurée, tantôt romantique, c'est une femme moderne, sensible et sincère. La lecture de son journal mérite qu'on s'y attarde, simplement pour le plaisir de déguster une histoire croustillante, décalée et décomplexée. J'ai passé un vrai bon moment, avec fous rires, mecs canons, champagne, vacances, soleil, famille, routine, St-Valentin... Un rendez-vous sexy mais jamais de mauvais goût. 

Interprétation mutine et facétieuse de Célia Charpentier pour Audible Studios. La pétillante révélation de la semaine ! 

>> Ce livre audio en version intégrale est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

©2015 Albin Michel (P)2017 Audible Studios

Les crevettes ont le cœur dans la tête : Journal sexy d'une trentenaire | Livre audio

20 mars 2017

Happy ending, de Victoria Van Tiem

happy ending

Kenzi est accro aux comédies romantiques et rêve de faire de sa vie une réalisation aussi féerique et aboutie ! Pour l'heure, elle a décroché le prétendant idéal, Bradley, un bel avocat que sa famille adore, et qui comble Kenzi de bonheur.

Et puis, bim ! Au moment d'annoncer ses fiançailles, sa belle-sœur lui vole la vedette en révélant qu'elle est enceinte. Sa mère décide alors d'organiser une réception groupée pour fêter toutes ces bonnes nouvelles. Kenzi se sent spoliée, mais ne dit rien. Au boulot, son poste est également sur un siège éjectable, sauf si elle réussit à décrocher le gros contrat d'un nouveau client... Shane Bennett, accessoirement son ex petit copain. Leur histoire a cessé brutalement lorsque Kenzi a découvert qu'il l'avait trompée, puis le gars est parti en Angleterre et elle n'en a plus jamais entendu parler. Ce retour fracassant fait donc vaciller ses fragiles remparts, car Shane lui lance pour défi de rejouer les scènes mythiques de dix films romantiques (Pretty Woman, Dirty Dancing, Le Mariage de Mon Meilleur Ami, Bridget Jones, etc.). Kenzi panique rien qu'à l'idée de partager autant d'intimité avec ce spectre du passé, qui non seulement ravive de folles sensations, mais l'oblige aussi à faire le point dans sa vie et à revoir ses choix.

J'avais clairement fantasmé sur cette lecture, ayant aussi un gros penchant pour les mêmes comédies qui font battre le cœur de Kenzi. L'idée de départ est extra - extirper des scènes cultes pour les transplanter dans la vraie vie - qui n'a jamais rêvé d'une séance de shopping sur Rodeo Drive, d'être portée par Johnny Castle ou de recevoir un baiser de (Mark) Darcy ?! J'étais partante pour glousser comme une dinde, mais au final je me sens un peu flouée car je n'ai pas trouvé le déroulement de l'histoire follement mirifique. En vrai, les personnages manquent d'étoffe et perdent leur temps à gérer des situations de crise (mensonge, trahison, non-dit) éprouvantes pour nos nerfs. Kenzi est une chic fille, coincée entre sa copine sournoise et sa famille monolithique, mais qui s'écrase plus qu'il ne faut pour ne pas les décevoir. Shane resurgit dans son existence sans masquer ses intentions, mais c'est encore trop lisse, trop gentillet pour émoustiller la lectrice en alerte. Heureusement, il  y a de bonnes séquences farfelues (la soirée des homards ou la partie de paintball), qui font oublier les défauts d'une lecture aux attentes, peut-être, trop grandes ! 

Un roman au charme pétillant et dégoulinant de promesses, qui ne tiennent pas toujours la distance, mais qui font miroiter de douces espérances, toujours agréables à grappiller. Recommandé pour une soirée cocooning, avec pop-corn, chocolat chaud et guimauve. ☺

Harlequin - Coll. &H - Trad. Nolwenn Guilloud [Love Like the Movies] - 2017

« Peu importe que les comédies romantiques soient prévisibles, elles nous touchent, car elles sont ancrées dans la réalité et sa magie. »

13 avril 2017

Le Club des Super-Héros : Justice Académie, de Derek Fridolfs & Dustin Nguyen

Le Club des Super-HérosNouvel élève à l'académie Ducard, Bruce Wayne constate rapidement les nombreux dysfonctionnements de l'établissement - le personnel enseignant encourage la compétition, la triche et l'ambition dévorante, les étudiants sont tous plus idiots les uns que les autres, ils portent des masques de clown, font les 400 coups sans peur des représailles et multiplient les blagues humiliantes. Bruce est convaincu d'être tombé dans un traquenard. Il arrive à convaincre deux autres camarades, Clark Kent et Diana Prince, de rejoindre son club secret qui consiste à jouer les espions pour percer le mystère de Ducard. Qui est réellement son directeur ? Nul ne le connaît. À la place, le conseiller pédagogique Hugo Strange filtre chaque tentative d'entrer en contact avec celui-ci. Plus nos jeunes gens fouillent, plus la pression devient suffocante et les traîtrises apparaissent. Bruce découvre ainsi que Clark et Diana sont eux aussi des énigmes ambulantes et n'ont pas tout dévoilé de leurs origines. Vous imaginez un collège réunissant Batman, Superman et Wonderwoman, avec à la barre des savants fous visant à recruter de jeunes disciples pour la ligue des assassins ? Eh bien, ne cherchez plus. Cela se passe ici. Nos apprentis super-héros font déjà l'amère expérience de la lutte contre les forces du mal en redoutant d'accorder leur confiance pour préserver leur nature, leur identité, leur mission, etc.

Le format du livre est en soi très original, assez “fourre-tout”, l'histoire est racontée sous forme de BD, à laquelle s'ajoutent des rapports administratifs, des mails, des articles de la gazette de l'école, des extraits de carnet de notes ou du journal intime de Bruce. Les dessins en noir et blanc finissent de planter le décor et l'ambiance. C'est sombre, assez brouillon et impénétrable, en même temps le scénario se veut classique mais complice, en servant de bonnes séquences burlesques, du suspense et des clins d'œil qui plairont aux amateurs de comics (le majordome Alfred, le Joker, les chauve-souris, Smallville, la Kryptonite, Lex Luthor, la lignée royale de Diana...). Derek Fridolfs et Dustin Nguyen baignent dans le milieu en toute aisance, pour avoir déjà écrit d'autres aventures de super-héros (dont Li'l Gotham) et acquis une certaine notoriété. Ils confortent cette fois leur savoir-faire en s'adressant à un public plus jeune et visiblement ouvert à toute contamination. ^.^

Gallimard Jeunesse, 2017 - Trad. Marie Leymarie

10 avril 2017

Jeux de miroirs, de E.O Chirovici

jeux de miroirsPeter Katz est un agent littéraire influent à New York et habitué de recevoir des sollicitations de toutes parts, mais c'est en découvrant un manuscrit partiel d'un certain Richard Flynn que son intérêt va être fortement émoustillé. Alors qu'il était étudiant à Princeton, celui-ci revient sur sa rencontre avec la sublime Laura Baines, sa nouvelle colocataire, et le professeur Joseph Wieder, un éminent spécialiste en psychologie cognitive qui va être assassiné chez lui. Gros scandale sur le campus. Ont évidemment suivi des tonnes de supputations, un défilé de suspects, puis le coupable idéal, avec toutefois des questions ouvertes et le doute d'une erreur judiciaire. Au moment de contacter l'auteur, Katz apprend qu'il est décédé et ne dispose pas de la suite du manuscrit. Frustré, il confie au journaliste John Keller la mission de se réapproprier l'enquête pour démêler le vrai du faux, puis c'est au tour d'un ancien policier, Roy Freeman, de reprendre le flambeau. On obtient ainsi un roman au schéma aussi tortueux que La Vérité sur l'affaire Harry Quebert, mais en format plus court (300 pages, soit 7h 30 d'écoute), ce qui rend la lecture plus percutante et vorace. Le principe est cependant le même - bousculer le lecteur dans ses acquis et l'embrouiller dans ses perceptions et autres interprétations de l'intrigue. Celle-ci joue en effet de faux-semblants et de chausse-trappes qui remettent rapidement tout en question. C'est diabolique, pour qui aime les rebondissements et les théories à l'envi. En ce qui me concerne, ma curiosité a été judicieusement piquée à vif et ma lecture grandement motivée ! Je n'ai pas vu le temps passer, j'ai englouti le tout très vite. C'est super efficace et astucieux, après je ne pense pas que ce roman me laissera un souvenir impérissable non plus, mais au moins j'ai passé un bon moment, le temps d'un weekend de détente. Texte lu par Vincent Schmitt pour une écoute tout à fait distrayante.

 

Audiolib, mars 2017 - Texte lu par Vincent Schmitt (durée : 7h 30) / Trad. Isabelle Maillet pour Les Escales, un département d'Édi8 [The Book of Mirrors]

18 avril 2017

Le piège de la Belle au bois dormant, de Mary Higgins Clark & Alafair Burke

le piege de la belleGrande première pour l'émission Suspicion ! Sa productrice Laurie Morvan reçoit “Casey la dingue” qui vient tout juste de sortir de prison, après quinze années d'incarcération pour le meurtre de son fiancé Hunter Raleigh.

Même si Casey a toujours clamé son innocence, expliquant qu'elle avait été droguée le soir du crime, les enquêteurs n'ont jamais cru sa version et ont mis l'accent sur son caractère jaloux et violent ayant entraîné la mort du petit fiancé de l'Amérique. Toute une nation s'est liguée contre Casey, et aujourd'hui encore, les journaux se déchaînent de la savoir libre et sous les feux de la rampe. Pour la première fois, l'équipe de Suspicion doit traiter une affaire selon le point de vue d'une condamnée. Une perspective déstabilisante pour Laurie, déjà paumée depuis le départ de son présentateur vedette, Alex Buckley, qui veut se consacrer à sa carrière d'avocat, et l'arrivée d'un jeune loup aux dents longues, Ryan Nichols, qu'elle accueille assez froidement. Sa rencontre avec Casey sera déterminante, et au diable les tentatives de dissuasion de ses proches qui pensent qu'elle perd son temps sur ce dossier jugé trop sulfureux !

C'est donc un nouveau défi pour Laurie, qui met en péril sa carrière, et dont la vie sentimentale est en perte de vitesse. Sa relation avec Alex est au point mort, sans compter que sa décision de quitter l'équipe n'est pas sans sonner le glas d'une idylle naissante. Laurie va longuement ruminer à ce sujet et se noyer dans ses atermoiements. L'affaire Casey Carter passe donc au second plan, dommage, j'attendais beaucoup de ce cold case glamour, où la beauté, la richesse, la convoitise et la politique ont détruit des familles et conduit au drame que l'on sait. Au final, l'intrigue manque cruellement de rigueur et se dénoue sur des révélations peu surprenantes. Je n'avais pas ressenti cette frustration depuis Le bleu de tes yeux, premier épisode de la série, où seule Mary Higgings Clark tenait la barre du navire. Par la suite, L'affaire Cendrillon et La mariée était en blanc ont su me réconcilier, grâce notamment à la touche contemporaine glissée par Alafair Burke pour moderniser la tournure criminelle. D'où la consternation dans ce roman un poil trop guindé, maniéré, sentimental et mielleux.

L'écoute est plaisante, Marcha Van Boven possède une voix douce et charmante, la magie opère instinctivement, mais le contenu est plat, lassant, peu croustillant. C'est de la mécanique bien huilée, fonctionnelle, convenue... et fade. C'est creux, oui, et néanmoins distrayant.

(P)2017 Audiolib / Texte lu par Marcha Van Boven (durée : 8h 13) - Trad. Anne Damour {The Sleeping Beauty Killer}

 

4 mai 2017

Parler ne fait pas cuire le riz, de Cécile Krug

Parler ne fait pas cuire le rizÀ bientôt quarante ans, Jeanne se laisse convaincre par sa sœur qu'il est temps pour elle de se ressaisir - des kilos superflus, une carrière en berne, une relation amoureuse avortée. Jeanne s'envole donc pour Biarritz se mettre au vert et suivre une cure de jeûne. Une perspective qui ne l'enchante guère, mais à laquelle elle se plie bon gré mal gré. Or, le début de son séjour est une véritable torture - Jeanne meurt de faim et n'en peut plus d'avaler du bouillon de légumes et des tisanes de camomille. Elle se sent plus nerveuse et dépitée que jamais, lorsque Jeanne fait la rencontre de Franck, un bellâtre séducteur, et son ami Gustave, un type renfrogné qui considère Jeanne comme une enquiquineuse. Forcément, celle-ci le lui rend bien mais succombe au charme du premier. Jeanne poursuit sa cure sur de nouvelles perspectives, elle réconforte son ego dans les bras d'un adonis et soigne ses chakras en prenant le temps de réfléchir, de discuter et de se poser. Au programme : randonnée, yoga, acupunture, massage spécial coup de blues, exercice de respiration dans le bain... Contre toute attente, le miracle a lieu. Jeanne ressent les bienfaits de ses efforts et retrouve peu à peu le chemin de la confiance en soi, même si elle doit encore éclaircir quelques détails.

J'avais envie d'un rendez-vous désinvolte pour le weekend, d'où mon choix pour le roman de Cécile Krug (dont j'avais lu et beaucoup aimé Demain matin si tout va bien). Le résultat ne s'est pas fait attendre : la lecture est légère, sans prétention, elle répond aux codes de la comédie et apporte une touche dérisoire sur la détox - mouvement à la mode pour faire peau neuve et décompresser du stress ambiant. C'est délicieusement cliché, avec une héroïne un peu nouille, dans laquelle on peut évidemment se reconnaître, et qui va ressortir de son aventure sur de bonnes ondes positives. Tant mieux. C'est sympa, agréable à écouter... même si Elodie Huber ne déborde pas d'une jovialité renversante, surtout pour convenir au genre. Je ne dénigre pas son talent, je trouve seulement qu'elle est meilleure dans un registre plus rigoureux, comme celui des classiques (La dame aux caméliasTom Sawyer ou Le Dahlia noir). Le roman de Cécile Krug est aux antipodes de la sobriété déployée, ce qui sonne assez discordant aux oreilles et peut sembler un peu creux, sans le pep's légendaire d'une bonne comédie distrayante. Une lecture, au final, sans sel, sans poivre, sans sucre, sans condiments. Sympa, mais un peu fade.

©2017 Flammarion. Illustration de la couverture par Silvia Bamas (P)2017 Audible Studios

>>  Lu par Elodie Huber (durée : 6h 52) pour Audible Studios  / Uniquement disponible en téléchargement.

Parler ne fait pas cuire le riz | Livre audio

 

4 mai 2017

La Librairie de l'île, de Gabrielle Zevin

Sous le titre original de « The Storied Life of A.J. Fikry », découvrez l'édition POCKET du roman préalablement paru en tant que : L'Histoire épatante de M. Fikry & Autres trésors. UN GROS COUP DE CŒUR PERSONNEL ! ♥

LA LIBRAIRIE DE L’ÎLE

A.J. Fikry est libraire sur l'île d'Alice, une petite île du Massachusetts. Veuf inconsolable depuis deux ans, il n'a pas un caractère facile et refuse tout compromis, aussi bien avec ses clients qu'avec ses lectures. Lorsqu'il rencontre pour la première fois Amelia Loman, représentante pour une maison d'édition, il se montre tout aussi odieux et intraitable, avant de noyer son désarroi dans l'alcool le soir venu. À son réveil, sa vie n'est qu'un vaste champ de ruines - un livre d'une grande valeur a été volé dans sa boutique, pire, un bébé a été abandonné entre ses murs ! Notre bonhomme acariâtre va pourtant se métamorphoser en une crème onctueuse et délicate.

Amoureux des livres et des belles histoires, cette lecture est pour vous ! Vous ne manquerez pas de vous attacher à l'histoire d'un homme au cœur brisé qui pensait se terrer dans sa librairie pour oublier son chagrin et se protéger de l'extérieur. C'était vrai jusqu'à ce qu'une petite Maya jaillie de nulle part devienne le soleil de sa vie. Après tout, “la vie est plus belle lorsqu'elle s'écrit à plusieurs”. On se fond alors dans le paysage et parmi cette communauté insulaire, légèrement exubérante, qui fait bloc autour de notre A.J. Fikry. Il y a son pote flic, qui ne lit que des bouquins de J. Deaver avant de se lancer dans un club de lecture, sa belle-sœur qui adore le théâtre et supporte un mari volage, lequel est auteur d'un roman à succès, en manque d'inspiration.

L'ensemble est joyeux, drôle, enlevé, bariolé et attachant, avec des anecdotes croquignolettes et désopilantes, comme la venue sur l'île de l'écrivain fétiche d'Amelia... qui va virer au fiasco. C'est tout simple, idéaliste mais adorable à lire. Cela vous parle aussi de livres et de l'amour des livres, pourquoi nous aimons lire et pourquoi nous aimons tout court. C'est sans prétention, si ce n'est de vous offrir quelques heures de lecture distrayante et bienfaisante. Un grand MIAM de bonheur !

Pocket, 2017 - Trad. Aurore Guitry

14 juin 2017

Quatre soeurs, de Malika Ferdjoukh *** nouvelle édition ***

♥♥♥ NOUVELLES COUVERTURES de la tétralogie des QUATRE SOEURS par CATI BAUR ♥♥♥

Quatre soeurs tome 1 EnidQuatre soeurs tome 2 HortenseQuatre soeurs tome 3 BettinaQuatre soeurs tome 4 Genevieve

Aaaah, qu'est-ce que c'est bien comme série ! Au risque de me répéter, et gazouiller niaisement des mots d'amour, cette lecture est mon instant doudou par excellence. On trouve tout dans cette série : de l'humour, de la tendresse, des frangines extras, des colères, des larmes, des gratins, des coups de cœur, des gamins turbulents, des vacances, des garçons, des copines, des premières amours, des ruptures, des fantômes, des lettres, des robes, des chansons et des danses, des coups de fil, des coups de déprime, des câlins, des cafards, des bisous, des poireaux, des cigarettes, des cerises et des nuits blanches...

Collection Médium poche - 6,80€ le volume - Date de sortie pour cette édition : 14.06.2017

Année de 1ère parution : 2003

2 juin 2017

Fin de ronde, de Stephen King

Fin de ronde Stephen KingBrady Hartsfield, alias Mr Mercedes, est de retour ! Nous l'avions abandonné sur son lit d'hôpital, dans un état végétatif irréversible, mis k-o par Bill Hodges et ses acolytes. Certaines révélations dans Carnets Noirs (Tome 2) avaient toutefois ébranlé nos certitudes pour finalement se confirmer et éprouver nos nerfs dans ce dernier tome de la série. 

Car - OUI - Brady Hartsfield est plus redoutable que jamais. Son esprit n'est pas mort et a déjà élaboré sa vengeance contre l'ancien flic à la retraite. Son but : en finir avec le massacre du City Center, hanter les rescapés et les pousser au suicide... Tout ça, tout ça. L'étendue de son pouvoir est hélas sidérante, l'engrenage actif et efficace, les victimes tombent comme des mouches. Complètement obsédé par ce taré, Bill Hodges ne cesse de vagabonder dans les couloirs du Kiner Memorial pour s'assurer du coma de Brady, scrutant la moindre évolution pour le livrer à la justice, mais peine perdue. Le docteur Babineau a d'ailleurs interdit de séjour le détective dans son service...  histoire d'avoir les coudées franches pour ses étranges expérimentations. Bref.

Au fur et à mesure de la lecture, on plonge plus concrètement dans les méandres du cerveau ravagé de notre désaxé, on suit également les tourments personnels de Bill (ses douleurs abdominales et ses pertes d'appétit ne sont pas anodines) et on retient un cri d'horreur à la découverte de la manipulation mentale capable de frapper vite et fort (on ne répètera jamais assez la dangerosité des écrans et la fascination hypnotisée qu'ils suscitent). Globalement le roman est bon et se lit avec rapidité car le rythme, l'énergie, le suspense ne manquent pas. Seule la fin est décevante - après une remarquable et progressive montée en tension, le roman s'essouffle et opte pour un dénouement convenu. Une solution hélas récurrente. C'est ainsi. Malgré tout, ce dernier tome opte pour l'originalité en mêlant avec ingéniosité le thriller au fantastique et en proposant une intrigue tour à tour nébuleuse et captivante. Un rendez-vous imparable.

Techniquement, Antoine Tomé reprend du micro pour Audiolib et nous ressert cette vilaine manie de donner aux rôles féminins des voix particulièrement hystériques - cf. Holly Trelawney, l'associée de Bill Hodges - ce qui provoque instinctivement une réaction épidermique. Résultat, je ne pouvais plus encadrer ce personnage, bien malgré elle, car j'étais incapable de faire abstraction de l'incarnation donnée par le jeu du comédien. Cette composition exagérée devient une expérience grinçante pour les oreilles (Monster de Bauwen, L'écorchée de Carrisi, Que ta volonté soit faite de Chattam). Plus de modération, moins de singerie, merci ! ☺

©2016 / 2017 Éditions Albin Michel / Audiolib. Traduit par Océane Bies et Nadine Gassie

(P)2016 Audiolib / Texte intégral lu par Antoine Tomé (durée : 14h 03)


Trilogie Bill Hodges disponible en téléchargement sur Audible

STEPHEN KING AUDIBLE

21 juin 2017

Quand on s'y attend le moins, de Chiara Moscardelli

Quand on s'y attend le moinsChargée de communication dans une multinationale de la serviette hygiénique, Penelope Stregatti est loin de l'épanouissante carrière de journaliste dont elle rêvait ! Célibataire, sans enfant, accusant la bonne trentaine d'années, Penelope se plaint auprès de ses amis de sa quête impossible du grand amour. Elle a créé un personnage imaginaire de toutes pièces, le comte Alberto Ristori, qui comblerait ses plus folles attentes. En vrai, son paysage affectif est plat et désertique. Un soir, en rentrant d'un cocktail arrosé, Penelope renverse à vélo un piéton qui semble incarner son mythe fantasmé. Conduit à l'hôpital, le type la rembarre et la laisse mijoter dans ses délires. La stupéfaction est alors grande pour Penelope qui apprend qu'un consultant, chargé de restructurer leur entreprise, débarque avec perte et fracas et qu'il ressemble trait pour trait à son inconnu rencontré dans la rue. Ce Riccardo Galanti nie la connaître et douche rapidement ses palpitations. Il l'embauche toutefois comme son assistante personnelle - un rôle peu enviable pour notre petite fourmi désormais complice du prochain plan de licenciement. Mais Penelope ne se laisse pas abattre, au contraire c'est une fonceuse, voire même une gaffeuse. Elle fonce bille en tête en suivant ses instincts et s'embarque dans d'incroyables péripéties, de Milan à Paris, qui nous la rendent ô combien sympathique. J'ai pris un plaisir fou à suivre son histoire rocambolesque, menée dans la joie et la bonne humeur, dans un esprit décomplexé et totalement déjanté, pour un moment de lecture 100% distrayant. Penelope Stregatti est, sans mentir, la cousine italienne de Bridget Jones ! C'est frais, drôle, excitant. Une comédie pleine de suspense, d'émotion et d'humour qui va régaler les amateurs du genre. J'ai adoré.

Belfond, 2017 - Trad. de l'italien par Renaud Temperini [Quando meno te lo aspetti]

 
8 juillet 2017

Did I Mention I Love You ?, de Estelle Maskame & lu par Astrid Roos

Did I Mention I Love YouAprès cinq longues années de silence, le père d'Eden refait surface dans la vie de la jeune fille pour l'inviter à passer l'été à Santa Monica où il vit désormais avec Ella et ses trois garçons. De prime abord, la jeune fille se montre polie et complaisante, alors qu'elle bout intérieurement de colère et de frustration. Mais il fallait qu'elle s'éloigne de Portland et de ses petits tracas au plus vite, d'où son arrivée en Californie. Contre toute attente, on lui réserve un accueil chaleureux et convivial. Eden se fait également de nouvelles amies sur place. Seule ombre au tableau : Tyler, le fils aîné de sa belle-mère. Particulièrement ingérable et refusant toute autorité. Eden le trouve aussitôt détestable et agaçant, avant de le suivre dans ses périples nocturnes et dépasser les limites autorisées. Elle, si sage et exemplaire... bascule dans la spirale des fêtes alcoolisées et des mensonges éhontés. Comble de tout, Tyler et Eden se découvrent une attirance réciproque et n'hésitent pas à l'assouvir. WTF.
Au fil de mon écoute, j'avoue avoir ressenti un sentiment proche de l'accablement. En effet, l'histoire collectionne tous les clichés du genre et m'a souvent fait dresser les cheveux sur la tête. J'ai flairé le parfum du scandale improbable, soupiré devant l'étalage des facilités et retenu des hoquets de mécontentement en découvrant l'enchaînement des drames aussi futiles que vains. Je me sens trop vieille pour adhérer à de telles sornettes mais j'étais curieuse de découvrir ce que l'on nous présente comme la “série phénomène” aux 4 millions de hits sur Wattpad. La parade est facile, la lecture sommaire et distrayante - agréablement lue par Astrid Roos dont j'apprécie beaucoup la diction et l'interprétation, cf. Tu comprendras quand tu seras plus grande. Le rendez-vous est gentillet, et puis ça baigne dans une ambiance estivale affriolante. Pour qui affectionne les romances faciles et légères, cette série affiche une potentiel addictif certain

©2015 / 2016 Estelle Maskame / Éditions Pocket Jeunesse. Traduit par Maud Ortalda

(P)2017 Audiolib / Lu par Astrid Roos (durée : 8h 55)

 

 

5 juillet 2017

La Quête d'Ewilan #2 : Les Frontières de glace, de Pierre Bottero & lu par Kelly Marot

EWILAN 2Après une découverte réjouissante de la série, cf. D'un monde à l'autre, voici déjà le deuxième volume de La Quête d'Ewilan ! 

Une courte introduction permet de remettre le lecteur dans le bain en rappelant le parcours de la jeune Camille, assistée de son ami Salim, tous deux lancés dans une aventure extraordinaire, basée dans un univers parallèle. La jeune fille a ainsi découvert ses vraies racines et son rôle dans un destin dont elle ne soupçonnait guère l'importance. Des ennemis, Ewilan en rencontre à la pelle. Mais heureusement, elle ne manque pas d'alliés pour affronter les multiples dangers ! 

J'ai de nouveau pris un plaisir fou à m'embarquer dans cette lecture, à écouter l'actrice Kelly Marot (la voix française de Jennifer Lawrence) nous raconter cette histoire au souffle épique ébouriffant. L'action est dense, les périples s'enchaînent, l'adrénaline ne faiblit jamais. C'est palpitant, sans cesse dans le mouvement, à la fois tourbillonnant et constructif.

Les personnages forment également un groupe soudé auprès de leur petite protégée. On y reconnaît les figures loyales et déterminées d'Edwin Til' Illan, le fringant maître d'armes, de Bjorn et du vieux Duom, sans oublier Ellana, la belle et fascinante Marchombre, auxquels viennent s'ajouter deux nouvelles recrues - Artis Valpierre, un Rêveur de la confrérie d'Ondiane, et Chiam Vite le Faël. Au-delà de la tension palpable, on sent une véritable complicité au sein de notre fine équipe. Les blagues fusent, les clins d'œil sont appuyés et les petits cœurs parfois s'emballent au-delà du raisonnable.

Petit à petit, la série enrichit son monde et peaufine son intrigue. De mon côté, le charme ne cesse d'opérer. J'attends déjà avec impatience la prochaine parution de la suite des aventures d'Ewilan (probablement en fin d'année, courant novembre 2017).

Série : La Quête d'Ewilan, Livre 2 - Lu par  Kelly Marot (durée : 6h 17)

©2003 / 2006 Rageot Éditeur, Paris (P)2017 Audiolib

 
31 août 2017

Le parfum des fraises sauvages, d'Angela Thirkell

LE PARFUM DES FRAISES SAUVAGESMes lectures de cet été ont été placées sous le signe de petites préciosités anglaises, promptes à me propulser dans de délicates ambiances désuètes, qui n'ont pas été pour me déplaire. Dernière trouvaille : Angela Thirkell, petite-fille du peintre Edward Burne-Jones, cousine de Rudyard Kipling et filleule de J. M. Barrie. Excusez du peu.
Elle a su concocter, avec Wild Strawberries, un savoureux cocktail d'humour, d'insouciance et de joyeux badinage. L'histoire se passe dans les années 30, dans le domaine cossu de Rushwater, où la famille Leslie déploie une vive excentricité dans leur manière de vivre. Ici, tout paraît plus lisse, plus simple, plus facile. Les repas sont signalés d'un gong discret, servis avec célérité par le majordome, les enfants rechignent à avaler leur porridge, lady Emily disserte de longues minutes avant de prendre place dans l'église, mettant la patience du révérend au supplice, son époux ne s'embarrasse d'aucun détail domestique et veille à choisir scrupuleusement le nom de son bétail qui s'exporte en Argentine...
Dans ce fabuleux tohu-bohu, la jeune Mary Preston débarque pour passer l'été auprès de la famille de sa tante et tombe sous le charme de David, dont les prétentions artistiques n'éveillent plus chez ses proches qu'un vague intérêt feint. Mais la jeune femme est émoustillée par ses attentions (un paquet de fraises sauvages), ses balades au clair de lune ou ses virées à Londres. C'est assez pour étourdir notre oie blanche à l'âme si douce et romantique ! 
Ce tableau de famille est également rehaussé par une brochette de personnages secondaires, dont un certain flagorneur ou une famille française, lesquels sont épinglés avec cocasserie, pas loin d'une certaine férocité, tant leur bêtise est étalée dans toute sa splendeur, mais sans volonté de nuire.
Car l'ambiance générale est heureusement délectable et bienveillante. L'auteur s'applique à dépeindre une saison à la campagne, chez des jeunes gens aisés et oisifs, sans distiller un soupçon de manichéisme, juste dans le souci de partager une tranche de vie frivole et guillerette.
Le rendu fait mouche. Et on goûte avec délice aux nombreux ingrédients qui constituent cette comédie rafraîchissante et légère. C'est dégoulinant de charme vintage, et c'est tout bon !

10-18 Littérature étrangère / 2017 - Trad. par Florence Bertrand

 

6 septembre 2017

Poulets grillés (Anne Capestan 1), de Sophie Hénaff

Poulets grillésNommée à la tête d'une équipe de bras cassés - autrement dit, les rebuts du 36 Quai des Orfèvres - la commissaire Anne Capestan entend démentir la réputation de son nouveau service. Étoile déchue de la Judiciaire, elle n'a toutefois pas grillé ses neurones et est déterminée à booster le moral des troupes pour redorer leur blason. Ensemble, ils vont compulser les vieux dossiers d'enquêtes non résolues, ils vont flairer les affaires et extirper les meilleures histoires sordides, les faits divers peu croustillants, et les macchabées qui n'en finissent plus de pulluler. C'est donc dans une singulière ambiance, pour le moins décalée, que le roman va s'installer. Et très vite, se détache du lot la personnalité des laissés-pour-compte qui est truculente à souhait. Entre le type qu'on qualifie de chat noir pour ses équipiers, la nana devenue un auteur à la mode, un ancien de l'IGS classé persona non grata et un alcoolique notoire qui ne sait pas tenir sa langue, la brigade affiche un effectif complet ! C'est limite si l'on ne se désintéresse pas de l'histoire pour simplement suivre leurs faits et gestes, goûter leurs bons mots et prendre une bière en terrasse d'un café. En gros, c'est un roman vraiment pas prétentieux, pas franchement conventionnel, mais extrêmement distrayant à parcourir. L'ensemble est cocasse et déjanté, avec une intrigue somme toute honorable et bien ficelée. Un vrai bon rendez-vous sans prise de tête. 

 

>>  Livre audio en exclusivité sur Audible & uniquement disponible en téléchargement.

©2015 Albin Michel (P)2017 Audible Studios. Texte lu par Christine Braconnier (durée : 7 h 43)

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